Aptitudes physiques - foire aux questions

Bienvenue à la Foire aux questions (FAQ) de la Médecine de l'aéronautique civile. Ce site renferme des questions typiques et les réponses appropriées à chacune d'elles afin d'informer le milieu de l'aviation civile sur des sujets d'intérêt touchant les autorités de réglementation (Transports Canada) et l'utilisateur final. Pour faciliter la consultation, les FAQ ont été subdivisées en thèmes. Comme on continuera à la mettre à jour et à y verser d'autres renseignements, nous vous recommandons de la consulter régulièrement.

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Calcul rénal

Je suis un pilote privé de Catégorie médicale nº 3 et j’ai récemment ressenti une douleur au côté droit qui, selon le diagnostic, est causée par un calcul rénal. À titre de pilote, quel est l’impact de ce diagnostic et quels renseignements mon docteur et moi devrons-nous fournir à TC avant qu’on m’autorise à voler à nouveau?

Le spasme douloureux que vous avez ressenti au côté droit se nomme colique néphrétique. Il peut être dû à un calcul rénal ou urétéral, selon la situation du calcul dans l’appareil rénal. Ce problème a bel et bien une incidence sur la sécurité aérienne, et c’est pourquoi TC requiert certains documents, d’abord pour s’assurer de la justesse du diagnostic, puis pour s’assurer qu’il n’y a pas de risque de rechute.

Les exigences médicales associées à l’appareil génito-urinaire sont précisées au paragraphe 424.17(3) du Règlement de l’aviation canadien, ainsi libellé : « Toute séquelle de maladie (…) touchant les reins ou les voies génito-urinaires qui expose le demandeur à une incapacité, notamment les obstructions causées (…) par un calcul, entraînera l’inaptitude à moins que, selon les conclusions de médecins agréés, l’état ne soit pas susceptible de provoquer une incapacité en vol. (…) ».

Une crise de colique néphrétique peut être particulièrement grave et incapacitante. À la Direction de l’aviation civile, nous désirons savoir si le calcul a été expulsé et si le risque de rechute est faible. À cette fin, nous demandons habituellement une lettre de votre médecin traitant ou de votre urologue confirmant ce qui précède. Cette lettre devrait être accompagnée d’un rapport d’examen, comme une pyélograhie intraveineuse ou une échographie, démontrant l’absence de calcul résiduel ou d’obstruction. La tomographie rénale remplace maintenant les deux autres tests dans l’investigation d’une colique néphrétique, parce qu’il est plus précis. Néanmoins, ce test pourrait n’être exigé que dans un nombre restreint de cas précis.

Une fois que l’expulsion du calcul aura été établie, il sera possible de rétablir votre certificat médical. On recommande que vous fassiez analyser le calcul pour déterminer si des restrictions alimentaire pourraient aider à prévenir les rechutes.

ISRS

J’ai récemment vécu beaucoup de stress, et mon médecin de famille m’a prescrit du ZoloftMC pour m’aider à traverser cette période difficile. En fait, je me sens mieux et je me sens prêt à reprendre le pilotage, mais j’ai entendu dire que les médicaments de ce genre (les ISRS) ne sont pas conciliables avec le vol. Pourquoi?

ZoloftMC est un inhibiteur sélectif du recaptage de la sérotonine (ISRS), un médicament thymoleptique. On trouve actuellement sur le marché divers inhibiteurs sélectif du recaptage de la sérotonine et d’autres produits connexes. Ils sont commercialisés sous différents noms, entre autres, Prozac, Paxil, Zoloft, Luvox, Serzone et Effexor. Des catégories analogues de médicaments thymoleptiques, qui sont également importantes, sont énumérées dans le tableau ci­dessous. À certains égards, ces médicaments ont révolutionné le traitement des troubles mentaux. Les indications d’utilisation de ces produits ne cessent de se multiplier, et un nombre grandissant de membres du personnel naviguant peuvent ou devraient pouvoir envisager de les utiliser. Le recours à ces médicaments pour des activités liées à l’aviation pourrait être acceptable dans certaines circonstances.

À l’heure actuelle, tous les nouveaux candidats, pilotes et contrôleurs de la circulation aérienne qui consomment des médicaments thymoleptiques se voient refuser la délivrance d’un certificat médical ou voient leur certificat suspendu jusqu’à ce que les circonstances relatives à leur cas soient examinées.

Les conseillers médicaux de Transports Canada doivent déterminer si le problème de santé qui nécessite un traitement représente un risque pour la sécurité aérienne. Ce qui nous préoccupe, c’est à la fois le problème de santé sous-jacent pour lequel le médicament a été prescrit et ses effets secondaires. Chaque cas est examiné individuellement et évalué en fonction du diagnostic, la gravité des symptômes avant le traitement, le type de médicament et la posologie, les réactions au traitement, les effets secondaires du médicament et le pronostic de rétablissement ou la nécessité d’un traitement prolongé. D’autres facteurs liés à l’aptitude à piloter interviendront aussi dans la prise de décision, notamment, le type de permis ou de licence souhaité ou détenu (pilote de ligne, professionnel, privé ou de loisir); les fonctions opérationnelles (pilote solo, équipage multiple, aéronef à voilure fixe, hélicoptère, etc.); l’expérience de pilotage (pilote débutant ou chevronné).

En ce qui concerne le profil des effets secondaires, quiconque prend ces médicaments devrait être au courant du vaste éventail de leurs effets secondaires possibles. Bien que la plupart de ces effets soient mineurs, il est possible que les ISRS entraînent chez un petit nombre de pilotes des altérations graves de la pensée, de l'humeur, du jugement et de la personnalité. Ce qui préoccupe davantage, c'est que, souvent, le pilote ou le contrôleur de la circulation aérienne ne se rend pas compte de ces effets.

La Direction de médecine aéronautique civile de Transports Canada continue d’étudier la littérature à ce sujet et de mener des études pour déterminer si certains problèmes de santé et certains médicaments peuvent être considérés comme sans risque pour les activités liées à l’aviation. La démarche actuelle que nous suivons concernant les décisions relatives à la reprise des activités aériennes, peut être consultée sur notre site Web, sous la rubrique autre Lignes directrices du Guide pour les médecins examinateurs de l'aviation civile.

Entre-temps, nous vous recommandons de discuter de votre cas avec votre médecin. L'arrêt de la prise d’un médicament ne doit se faire que sous la supervision de votre médecin et seulement lorsque votre état de santé se sera stabilisé.

Inhibiteurs du recaptage de la sérotonine
Inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS)
citalopram (Celexa, Cipramil, Emocal, Sepram, Seropram etc.)
escitalopram (Cipralex, Lexapro, Cipralex, Esertia)
fluoxétine (Prozac, Fontex, Seromex, Seronil, Sarafem, Fluctin etc.)
fluvoxamine (Luvox, Faverin etc.)
paroxétine (Paxil, Seroxat, Aropax, Deroxat, Rexetin, Xetanor, Paroxat etc.)
sertraline (Zoloft, Lustral, Serlain etc.)
Inhibiteurs du recaptage de la sérotonine-noradrénaline (IRSN)
venlafaxine (Effexor)
desvenlafaxine (Pristiq)
sibutramine (Meridia, Reductil)
Autres
Aminocétone  
bupropion (Wellbutrin, Zyban, Budeprion, Buproban Elontril, Odranal, Quomen, Voxra, Zetron, Zylexx etc.)

Remarque : Cette liste n’est qu’un échantillon représentatif. Elle n’est ni complète, ni avalisée par la Direction de la médecine aéronautique civile de Transports Canada.

Candidats séropositifs pour le VIH et titulaires de document

La certification médicale des personnes séropositives pour le VIH sera traitée de la même façon que chez celles atteintes d’une autre maladie aiguë ou chronique. L’évaluation médicale sera fondée sur une évaluation du risque d’incapacité subtile ou soudaine au cours de la période de validité de la licence ou du permis d’aviation délivré au détenteur du document ou candidat.

Dans le cas du VIH/SIDA, les connaissances ont été approfondies sur l’évolution naturelle de la maladie, l’influence des protocoles thérapeutiques, les profils d’effets secondaires des médicaments et le potentiel de dysfonctionnements physiques et psychologiques significatifs résultant de la maladie et du traitement. Le potentiel d’une stabilité médicale prolongée est aussi reconnu.

La Médecine aéronautique civile (MAC) de Transports Canada prendra en considération les candidats pour toutes les catégories de certificats médicaux de l’aviation civile. Les problèmes tels que la gravité de la maladie, les protocoles thérapeutiques, les effets secondaires du traitement, la possibilité de déficience cognitive et le pronostic général vont influencer la prise de décision aéromédicale pour chaque candidat en particulier en ce qui concerne l’aptitude pour une licence et/ou restrictions, et les exigences du suivit.

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