Chirurgie oculaire réfractive

Un des domaines auquel l’Aviation civile reçoit le plus de questions concerne les normes visuelles requises pour être pilote. Contrairement à la croyance populaire, il n’est pas nécessaire d’avoir une vision non corrigée parfaite pour être pilote ou contrôleur de la circulation aérienne. Le port de lunettes, de lentilles cornéennes et la chirurgie réfractive sont (selon certaines limites) des moyens acceptables de corriger une acuité visuelle déficiente.

Les changements technologiques et l’expérience médicale ont mené à une prolifération des options en matière de chirurgie de l’œil visant à améliorer l’acuité visuelle et facilité l’accès à celle-ci. La Médecine de l’aéronautique civile (MAC) a surveillé ces progrès et a adapté des lignes directrices médicales concernant la certification pour le vol en tenant compte de l’ensemble grandissant des connaissances et des expériences dans cet important domaine.

Quel type d’intervention Transports Canada (TC) recommande-t-il?

La position de TC à cet égard est que la chirurgie réfractive est une intervention élective, c.-à-d. relevant d’une décision volontaire et personnelle prise suite à d’un examen approfondi des risques et des avantages et de discussions entre le pilote et ses médecins traitants.

Bien qu’il existe bon nombre de techniques, certaines méthodes du début ont été délaissées alors que d’autres gagnent rapidement en popularité et en précision. Parmi ces dernières, on compte : l’extraction du cristallin transparent, la kératotomie radiaire, la kératotomie astigmate, la kératoplastie lamellaire automatisée, la photokératectomie réfractive, la kératomileusie in situ au laser (LASIK), la thermokératoplastie au laser et les anneaux intracornéens. Le but du présent document n’est  pas  d’aborder en détail ces interventions chirurgicales. De plus amples renseignements à ce sujet sont disponibles auprès d’ophtalmologues.

Quel centre de traitement chirurgical TC recommande-t-il?

Les conseillers médicaux de TC ne peuvent diriger d’éventuels candidats vers certains fournisseurs spécifiques de services. Ceux-ci sont nombreux et les techniques qu’ils utilisent varient, tout comme leurs compétences et succès. Toute personne qui envisage de subir une telle procédure doit se renseigner sur celle-ci et sur le fournisseur. Le mot d’ordre doit être que « l’acheteur soit vigilant ».

Pourquoi TC a-t-il des inquiétudes concernant cette intervention?

Bien que les progrès ont été impressionnants et permis de réduire les complications postopératoires et d’abréger la période d’incapacité, il subsiste toujours certains aspects qui risquent sérieusement de compromettre la sécurité en vol. Parmi les plus importants, on compte : la perte d’une meilleure acuité avec correction, la sous-correction ou sur-correction, les fluctuations de la vision à différents moments de la journée, les éblouissements, un « halo » ou « étoilement » attribuables à une cornée embrouillée, la perte de sensibilité de contraste, la perte de l’acuité à faible contraste et la régression ou  retour à des degrés de réfraction préopératoires.

Il est donc très important que ces problèmes soient résolus au cours de la période postopératoire avant qu’un retour actif au vol opérationnel ou aux fonctions de contrôleur de la circulation aérienne ne soit autorisé.

Qui dois-je informer après avoir subi cette intervention?

Vous devez informer votre clinique de l’œil que vous êtes un pilote ou un contrôleur de la circulation aérienne. Celle-ci doit informer la Médecine de l’aéronautique civile de TC de votre situation. Vous devriez aussi prévenir votre médecin-examinateur de l’aviation civile (MEAC) pour qu’il puisse mettre votre dossier à jour et s’assurer que vous êtes conscient de votre obligation d’interdiction de vol. Bien qu’il ne soit pas nécessaire d’informer directement le bureau régional de la MAC, peut-être devriez-vous le faire si, professionnellement, le retour aux commandes est prioritaire. La MAC sera ainsi avertie et accélérera le renouvellement d’un nouveau certificat lorsque les rapports seront prêts.

Négliger d’informer la Médecine de l’aéronautique civile de TC concernant cette intervention chirurgicale pourrait donner lieu à des mesures d’application de la loi si les faits devaient être connus. Les améliorations « miraculeuses » de l’acuité visuelle constatées lors du renouvellement des examens médicaux avec votre MEAC seront poursuivis.

De même, la non-divulgation de cette information à des employeurs de l’aéronautique sera sans aucun doute très mal perçue. La majorité des transporteurs et  employeurs accepteront ces interventions chirurgicales si Transports Canada a approuvé le certificat médical. Les personnes qui envisagent une carrière de naviguant dans les Forces canadiennes devraient vérifier quelles sont les politiques médicales militaires actuelles applicables aux nouvelles recrues et activités aériennes.

Quels documents dois-je soumettre pour rétablir ma licence après avoir subi cette intervention?

Soumettre un rapport trente (30) jours (4 semaines) suivant la chirurgie au bureau de votre médecin régional de l’aviation (MRAC) en utilisant le formulaire de la chirurgie réfractive. Pour remplir le formulaire PDF, vous devez le télécharger.

Si vous utilisez toujours des médicaments ophtalmiques (gouttes pour les yeux ou médicaments oraux) pour soulager la douleur ou d’autres symptômes, vous devrez attendre d’avoir cessé de prendre ceux-ci avant soumettre ce rapport. Cela ne s’applique pas aux « larmes artificielles ».

Le rapport peut être complété par l’ophtalmologue traitant ou par un optométriste, et doit inclure les informations suivante :

  • l’acuité visuelle avant la chirurgie;
  • la date de la chirurgie;
  • le type d’intervention;
  • la dimension de la zone d’ablation (surface opérée);
  • l’acuité visuelle après la chirurgie;
  • tout commentaire concernant les effets secondaires, tel que le « haze », l’ éblouissement, les problèmes de vision nocturne ou de sensibilité au contraste.

Devrai-je soumettre d’autres rapports?

La Médecine de l’aéronautique civile de TC demande actuellement un rapport de contrôle si des complications postopératoires surviennent après la période d’évaluation initiale. Vous pouvez utiliser le même formulaire que celui utilisé pour les rapports originaux. Ce rapport peut être complété par un ophtalmologue ou un optométriste.

Qu’en est-il des retouches?

En général, une retouche consiste en une nouvelle intervention visant à améliorer les résultats de la chirurgie initiale. Dans de tels cas, il faudra fournir à la MAC un autre rapport trente (30) jours (4 semaines) après la retouche pour confirmer l’acuité visuelle et l’absence d’effets secondaires.

Après combien de temps un pilote ou un contrôleur de la circulation aérienne peut-il reprendre ses activités?

La reprise de vos activités doit être retardée jusqu’à ce que la Médecine de l’aéronautique civile de TC ait évalué les résultats de votre chirurgie. Un rapport de contrôle doit être soumis trente (30) jours après la chirurgie. Vous pouvez faire parvenir ce rapport par télécopieur ou par la poste à votre MRAC. Si tout semble satisfaisant, vous recevrez rapidement un avis vous indiquant que vous pouvez reprendre vos activités.

Qu’en est-il des restrictions figurant sur mon certificat médical actuel concernant le port de lunettes ou de lentilles cornéennes?

La chirurgie réfractive habituellement entraine un changement de l’acuité visuelle  qui permet de voler sans verres correcteurs. Dans un tel cas, votre dossier sera réévalué et un nouveau certificat médical ou une vignette (pour le nouveau carnet des licences) tenant compte de ce changement vous sera délivré.