Chapitre 3 - Liquides de dégivrage et d'antigivrage

Résidus de liquides de type II et IV

53.  Une certaine quantité de résidus de liquide peut demeurer sur l'appareil pendant tout le vol. Le constructeur de l'aéronef doit avoir établi que les accumulations de résidus dans les zones à l'abri de tout écoulement aérodynamique ne devraient produire que des effets tout ou plus négligeables sur les performances ou les qualités de pilotabilité de l'appareil. Cependant, ces résidus devraient être nettoyés régulièrement.

54.  On a signalé des incidents de restriction du mouvement des gouvernes en vol qui ont été attribués à une accumulation de résidus. De plus, des essais ont démontré que des liquides de type II et IV dilués peuvent donner lieu à des accumulations plus grandes que des liquides non dilués.

55.  L'utilisation répétée de liquides de types II et IV sans application préalable d'eau chaude ni d'un mélange de liquide de type I réchauffé peut donner lieu à une accumulation de résidus, lesquels risquent de s'accumuler dans des endroits à l'abri de tout écoulement aérodynamique ou dans des fissures. Dans des conditions normales de décollage, les liquides ne s'échappent pas de ces endroits. Dans certaines conditions atmosphériques, comme une humidité élevée ou de la pluie, ces résidus peuvent se réhydrater et geler. Une fois réhydratés, ils peuvent geler, notamment lors de vols à haute altitude. On a trouvé des traces de liquides réhydratés gelés dans les interstices entre les stabilisateurs, les gouvernes de profondeur, les tabs et les charnières et autour de ces interstices. Le problème peut être plus grave dans le cas d'aéronefs non munis de commandes assistées. Des pilotes ont affirmé avoir dû réduire leur altitude jusqu'à ce que les résidus gelés fondent et que le braquage complet des gouvernes redevienne possible.

56.  De nombreux exploitants aériens européens ont signalé avoir été aux prises avec ce problème après avoir utilisé un liquide de type II ou IV dilué au cours de la première étape, puis un liquide de type II ou IV concentré au cours de la deuxième étape de leur procédé de dégivrage ou d'antigivrage. Jusqu'à maintenant, les exploitants aériens nord-américains n'ont signalé aucun problème de ce genre. On considère probable que l'utilisation d'un liquide de type I ou d'eau réchauffé et pulvérisé à haute pression réduise les risques de problèmes causés par les résidus de liquide. Ces procédures appliquées de façon régulière peuvent toutefois nécessiter une lubrification plus fréquente de certains composants. On devrait porter une attention toute particulière aux endroits à l'abri de l'écoulement aérodynamique tels que : les interstices entre les stabilisateurs, les gouvernes de profondeur, les tabs et les charnières.