Les années grasses 1946-1956

L'avion Douglas DC-3, détenue par Lignes aériennes Trans-Canada (maintenant connu sous le nom d'Air Canada).

Au début de sa deuxième décennie d'existence, le ministère des Transports a beaucoup de rattrapage à faire.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, toute amélioration aux installations ministérielles est reportée, à moins d'être justifiée pour des motifs de sécurité. Inutile de dire, donc, que lorsque le pays se retrouve en temps de paix, après la guerre, le Ministère a du pain sur planche pour ramener ses installations aux niveaux d'efficacité requis.

En 1946-1947, les contrats de construction et de réparation atteignent presque les 8 millions $, environ le double du total de l'année précédente. En 1947-1948, les dépenses annuelles grimpent à 31 millions $.

Tout en poursuivant la remise à neuf de ses installations existantes, le Ministère s'attribue la propriété et la gestion de biens construits ou achetés pendant la guerre, par exemple des navires et des aéroports.

Les activités opérationnelles du Ministère prennent de l'expansion par suite de la vague de prospérité de l'après-guerre et, aussi, de l'ajout de la dixième province canadienne. L'entrée de Terre-Neuve dans la Confédération a un impact plus grand sur le ministère des Transports que sur tout autre organisme fédéral. Le Ministère devient responsable de toutes les installations de transport terre-neuviennes de compétence fédérale ainsi que de plus de 1 100 employés mutés.

Aviation

L'aviation civile connaît une période d'euphorie après la guerre, si bien que le Ministère voit ses activités de délivrance de licences et de réglementation s'amplifier considérablement, sans compter qu'il doit exploiter un réseau toujours grandissant d'aéroports aux quatre coins du pays.

L'arrivée de nouveaux aéronefs, par exemple le North Star quadrimoteur à la fin des années 1940, oblige le Ministère à allonger et renforcer les pistes aux grands aéroports. Des technologies nouvelles, comme le système d'atterrissage aux instruments, sont implantées aux aéroports pour améliorer la sécurité des voyageurs aériens dont le nombre se multiplie à vue d'oeil.

L'apparition des réactés sur la scène de l'aviation a un impact majeur sur la Division de météorologie du Ministère qui doit maintenant fournir des prévisions météorologiques au niveau de 30 000 pieds ou plus. Les technologies mises au point par la Division deviennent rapidement reconnues dans le monde entier et se vendent à plusieurs pays d'Europe et d'Afrique dès 1949.

Maritime

Du côté du transport maritime, le Ministère travaille très fort pendant cette période pour accroître le nombre d'aides à la navigation dans toutes les eaux navigables et améliorer les aspects techniques de tous les types d'aides.

Le C.D. Howe, navire dont le nom allait devenir familier dans le Nord canadien, est chargé en 1950 d'exécuter des travaux d'approvisionnement dans l'est de l'Arctique. Le d'Iberville se taille lui aussi une place dans l'histoire en représentant le Canada au couronnement de la Reine Élisabeth à Spithead, en 1952.

Programmes d'aide aux employés

La Division du personnel met sur pied au début des années 1950 les premiers programmes du Ministère destinés à améliorer le bien-être et le moral des employés. Un plan d'assurance collective pour les frais médicaux et chirurgicaux est établi pour les employés et les personnes à leur charge. Une Division de la formation et du bien-être est créée pour donner des cours et diffuser l'information sur les activités ministérielles. Le premier bulletin des employés du Ministère, Nouvelles du MDT, voit aussi le jour.

Autres événements

Pendant sa deuxième décennie d'exploitation, le Ministère polarise son activité sur plusieurs autres secteurs : planification du projet de la Voie maritime du Saint-Laurent, établissement d'une Division du transport dans le Nord chargée d'assurer l'approvisionnement aux collectivités du Nord, et adoption de la Loi sur le transport par véhicule à moteur de 1954 qui transfère aux provinces l'administration du transport routier interprovincial et international (délivrance de licences).

En 1956, le ministère des Transports a plus de 11 500 employés et des dépenses annuelles de 136 millions $. Malgré une croissance rapide imposée par les besoins d'après-guerre du pays, il reste que l'expansion dans tous les modes et la demande croissante de services de transport exercent sans cesse de fortes pressions sur les ressources ministérielles.