B-9 Conditions d'opération — Météo

La question touchant la météo nous a été soumise suite à une série d'accidents de la route, dont certains mettaient en cause des marchandises dangereuses.  Nous avons reçu des articles de journaux et nous avons fouillé dans nos dossiers pour trouver les accidents du TMD où on indique la météo comme cause possible.

Voici un résumé de six accidents où des marchandises dangereuses étaient présentes.  Les deux premiers sont tirés des articles de journaux, les autres viennent de nos dossiers.

Grande Prairie (Alberta), janvier 2004 :  Un camionneur s'arrête en bordure de la route près de Smoky River Hill, pour mettre des chaînes.  Une bétonnière frappe le camion arrêté puis la paire de camion est frappée par un troisième.  Du souffre fondu s'échappe d'un des camions.  Un camionneur meurt (des suites de la collision, pas de la fuite de souffre).

Route de l'Alaska (Yukon et Colombie-Britannique), janvier 2004 :  Une collision sur route glacée impliquant un camion-citerne de propane.  Il y a fuite de propane et, selon les policiers de la GRC, une boule de feu géante couvre la largeur de la route et des flammes montent à 15 mètres.  La route reste fermée quelques jours sur plus d'un km.

Moose Jaw (Saskatchewan), avril 2003 :  La visibilité est nulle à cause de la poudrerie.  Un camion citerne chargé d'essence se retrouve dans le fossé et 320 litres fuient par les valves contre la surpression.  Aucune blessure.

New Sarepta (Alberta), décembre 2003 :  Durant une tempête de neige, un camion remorque (citerne, résidu d'azote réfrigéré) est impliqué dans une collision frontale avec une camionnette.  Aucune fuite d'azote.  Trois personnes meurent dans la camionnette, une quatrième est blessée (des suites de la collision, pas à cause de la marchandise).

Ramore (Ontario), février 2002 :  Durant une tempête de neige, un camion remorque (contenants des emballages de marchandises dangereuses) est impliqué dans une collision avec 5 autres camions.  Aucune fuite de marchandises dangereuses.  Deux personnes sont blessées (des suites de la collision, pas à cause des marchandises dangereuses).

Lundbreck (Alberta), mars 2002 : Durant une chute de neige, un camion à double remorque, transportant de l'huile à chauffage, s'est renversé dans un fossé; dix litres se sont échappées par l'écoutille.  Aucun blessé.

Le mauvais temps est-il toujours mauvais?

Il est important d'identifier l'élément météorologique qui inquiète vraiment.  Par exemple, le froid intense peut réduire les conséquences d'un accident.  Alors qu'il glace les route et favorise les bris mécaniques, le froid ralenti les effets chimiques et physiques de plusieurs marchandises dangereuses.  La chaleur accélère les réactions chimiques.

Il y a eu, au Canada, des accidents où le froid a réduit les conséquences de rejets accidentels de marchandises dangereuses.

À Thunder Bay en 1995, une fuite survient dans une citerne ferroviaire pleine de butane.  Il fait tellement froid qu'un seau et une écope suffisent pour nettoyer l'épanchement.

Il y a beaucoup plus longtemps, une poudre volatile qui, au contact de l'air humide dégage des gaz toxiques, s'est écoulée sur le sol couvert de neige (une forme d'eau) quand le contenant s'est brisé lors du déchargement.  Mais aucune réaction chimique ne s'est produite.  Il faisait environ -30° et la poudre gisait au sol, inerte.  Des employés (en habits protecteurs) l'ont ramassée à la pelle et le contenant d'urgence fut envoyé à la neutralisation.

Une revue des accidents en TMD où la météo est citée en cause, indique que la visibilité (réduite par les précipitations ou le brouillard) est le facteur qui semble relier plusieurs des accidents qui surviennent durant le mauvais temps.  Mais la plupart des accidents où la météo est citée en cause surviennent après le mauvais temps.  La vraie cause serait alors les conditions routières (routes glacées, enneigées).

Statistiques

De 1998 à 2003 (période de 6 ans), on estime le nombre d'envois de marchandises dangereuses à environ 160 millions, dont environ 140 millions ont été transportés sur la route, au moins pour une partie du trajet.

Le nombre total d'accidents de marchandises dangereuses qui nous a été rapporté durant ces six années est de 3282.  La météo est citée en cause dans 156 de ces accidents.  De ceux-ci, 88 sont des accidents routiers où les conditions de l'article 8.1 du Règlement sur le TMD sont présentes.  Ce sont des accidents « rapportables » ce qui veut dire que ces accidents doivent nous être rapportées, qu'il y ait ou non des dommages.  La moyenne annuelle de ces accidents est de 15 pour tout le Canada.

Dans 60 cas, la météo a affecté l'état de la route (glace, neige) et c'est l'état de la route qui est cité en cause.  Dans 28 cas, on accuse directement les conditions météo.

Année Total, accidents connus, tous les modes Total, météo, tous les modes Météo, accidents routiers rapportables Météo directe (précipitation)
1998 508 29 18 3
1999 571 29 23 5
2000 612 22 16 10
2001 529 27 15 6
2002 546 17 9 2
2003 516 32 7 2
         
Total 3282 156 88 28

Année:  janvier à décembre.

Total, accidents connus, tous les modes:  Tous les accidents qui nous sont rapportés, soit parce qu'ils sont rapportables (article 8.1 du Règlement) soit parce que quelqu'un a appelé CANUTEC.

Total, météo tous modes:  Tout accident rapportés où la météo est citée en cause.

Météo, accidents routiers rapportables : Seulement les accidents durant le transport routier qui sont rapportables en vertu de l'article 8.1 du Règlement sur le TMD .

Météo directe (précipitation):  Les accidents rapportables, sur route, qui sont survenus durant le mauvais temps.  Les deux accidents de 2003 et les deux de 2002 sont décrits au début de cette page Web.