Circulaire d'information (CI) N° 302-010

Unité mobile de mesure photométrique

Bureau émetteur : Normes Numéro de document : CI 302-001
Numéro de classification du dossier : Z 5000-34 U Numéro d’édition : 01
Numéro du SGDDI : 5724191-V15 Date d'entrée en vigueur : 2011-06-30

1.0 INTRODUCTION

  1. La présente Circulaire d’information (CI) vise à fournir des renseignements et des conseils. Elle peut décrire un moyen acceptable, parmi d’autres, de démontrer la conformité à la réglementation et aux normes en vigueur. Elle ne peut en elle-même ni modifier, ni créer une exigence réglementaire, ni autoriser de changements ou de dérogations aux exigences réglementaires, ni établir de normes minimales.

1.1 Objet

  1. Le présent document a pour objet de fournir des lignes directrices en matière de mesure du balisage lumineux des pistes à haute intensité, des axes de piste, de la zone à poser et des axes de voie de circulation aux aéroports équipés pour les approches de catégorie II et III afin d’assurer que la mesure photométrique appropriée est effectuée dans le cadre d’un système de maintenance préventive des aides visuelles d’un aéroport.

1.2 Applicabilité

  1. Le présent document s’applique à tous les exploitants d’aérodromes, d’aéroports et d’héliports dotés de systèmes de balisage lumineux de pistes et de voies de circulation, aux fabricants et aux installateurs de balisage aéronautique lumineux, aux inspecteurs de Transports Canada, Aviation civile (TCAC) ainsi qu’aux fournisseurs de services de navigation aérienne. Ces renseignements sont également accessibles à toute personne du milieu aéronautique, à titre d’information.

1.3 Description des changements

  1. Sans objet.

2.0 RÉFÉRENCES ET EXIGENCES

2.1 Documents de référence

  1. Les documents de référence suivants sont destinés à être utilisés conjointement avec le présent document :

    • Loi sur l’aéronautique (R.S., 1985, c.A-2);

    • Partie III, sous-partie 01 du Règlement de l'aviation canadien (RAC) – Aérodromes;

    • Partie III, sous-partie 02 du RAC – Aéroports;

    • Publication de Transports Canada, TP 312, 4édition – mars 1993 – Aérodromes – Normes et pratiques recommandées (révision 03/2005);

    • Annexe 14 à la Convention relative à l'aviation civile internationale de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), 4e édition, Vol. 1 et 2, 2004-07-01 – Aérodromes; (toutes les publications de l’OACI sont protégées par le droit d’auteur, et on peut les acheter de l’OACI sur le site Web de cette dernière à l’adresse Internet www.ICAO.int);

2.2 Documents annulés

  1. Sans objet.

  2. Par défaut, il est entendu que la publication d’une nouvelle édition d’un document annule automatiquement toutes éditions antérieures de ce même document.

2.3 Définitions et abréviations

  1. L’abréviation suivante s'applique aux fins du présent document :

    1. AGL : balisage lumineux de sol d’aérodrome.

3.0 CONTEXTE

  1. Les systèmes de balisage lumineux mentionnés à l’article 5.3 de la publication TP 312, 4e édition, sont conçus pour fournir les aides visuelles que doivent utiliser les pilotes pour faire évoluer leurs aéronefs en toute sécurité dans toutes les conditions météorologiques variables, de jour et de nuit. Pour que ces aides visuelles soient efficaces, les caractéristiques de chacune d’elles doivent être surveillées et toujours maintenues comme il se doit.

  2. La mesure photométrique à la sortie des systèmes de balisage lumineux des aides visuelles côté piste, en particulier sur les pistes et les voies de circulation, doit être utilisée par l’exploitant d’aérodrome pour vérifier si les feux fonctionnent conformément aux normes pertinentes et aux recommandations des fabricants décrites dans le programme du plan de maintenance préventive de l’aérodrome.

4.0 RESPONSABILITÉS

  1. À un aérodrome exploité la nuit et/ou dans des conditions de visibilité réduite/médiocre, le balisage lumineux doit fonctionner conformément à la partie III – Aérodromes, aéroports et héliports du RAC.

  2. Le paragraphe 602.40(1) du RAC des Règles générales d'utilisation et de vol des aéronefs stipule en partie ce qui suit : « …il est interdit d'effectuer l'atterrissage ou le décollage d'un aérodyne à un aérodrome la nuit, à moins que l'aérodrome ne soit balisé conformément aux exigences relatives au balisage lumineux des aérodromes précisées à la partie III ». Cette réglementation appuie l’exigence selon laquelle les exploitants d’aérodrome doivent se conformer à la réglementation pertinente, à savoir :

    1. Aérodromes – article 301.07 du RAC;

    2. Aéroports – paragraphe 302.07(1) du RAC.

  3. Il incombe aux exploitants d’aérodromes de s’assurer que leur balisage lumineux côté piste est bien installé, inspecté et entretenu conformément aux spécifications publiées dans la publication TP 312, aux spécifications des fabricants ainsi qu’aux procédures d’entretien recommandées, et que les intensités du balisage lumineux sont maintenues comme il se doit pendant la durée de vie en service du ou des systèmes.

5.0 PROGRAMME DE MAINTENANCE

  1. Ce document traite de l’utilisation de la mesure photométrique au moyen d’un système de maintenance préventive des aides visuelles d’aérodrome des pistes et des voies de circulation.

5.1 La nécessité de la maintenance

  1. Le balisage lumineux d’un aérodrome ne peut être meilleur que la qualité de sa maintenance. Avec le temps, le balisage lumineux nouvellement installé finit par se détériorer en raison du vieillissement de l’ampoule, de dépôts de caoutchouc, de dommages causés par les chasse-neige, de déplacements dus au souffle des réacteurs, de l’accumulation de saletés ainsi que de phénomènes similaires. On peut facilement observer cette détérioration à la figure 1. Dispositif détérioré – à gauche; et dispositif neuf – à droite.

     


    Source: DeWiTec GmbH DALMAS-mobile photometric measurement system

    Figure 1: Détérioration d’un feu encastré en raison
    du vieillissement et de dépôts de caoutchouc

5.2 Inspection visuelle

  1. La pratique veut que l’on évalue l’état du balisage lumineux, dont une illustration partielle est présentée à la figure 2, à l’aide d’une inspection visuelle. Autrement dit, dans le cadre d’une inspection quotidienne, les feux qui « semblent » faibles sont inscrits sur une liste aux fins de réparation. Cependant, la capacité d’une personne à déceler visuellement une « défaillance » en rapport avec la détérioration est très limitée.

     


    Source: DeWiTec GmbH

    Figure 2: Balisage lumineux de piste

  2. L’inspection visuelle visant à décider de l’état du balisage lumineux est limitée, car elle dépend de la comparaison subjective d’un feu à un autre feu. Il se peut que la détérioration ne soit pas spécifique à un feu seulement, mais qu’elle soit généralisée à un groupe de feux. Par exemple, si on prend les dépôts de caoutchouc, il est probable qu’il y en ait pour la majorité des feux situés dans la zone de toucher des roues se trouvant dans le champ de vision de l’inspecteur. Ces feux se détériorent donc simultanément, et il est impossible de procéder à une comparaison sans équivoque. De la même façon, on peut appliquer de façon générale le vieillissement des feux à tous les feux faisant partie d’un même système. Sans mesure permettant de décider objectivement des performances du feu, l’inspection ne permet pas une évaluation précise de l’état de l’installation.

5.3 Renvoi aux normes

  1. D’après l’article 10.4.1 de l’annexe 14 de l’OACI…« Un feu sera jugé hors service lorsque l’intensité moyenne du faisceau principal est inférieure à 50 % de la valeur spécifiée dans la figure appropriée de l’Appendice 2 (Remarque : L’Appendice 2 renferme les diagrammes isocandelas de différents types de feux de piste). Pour les feux dont le faisceau principal a une intensité fonctionnelle moyenne supérieure à la valeur indiquée dans l’Appendice 2, la valeur de 50 % sera liée à la valeur fonctionnelle. »

  2. Et d’après l’article 10.4.5…« Recommandation. — Il est recommandé que les mesures d’intensité, d’ouverture de faisceau et de calage concernant des feux de balisage lumineux d’approche et de piste équipant des pistes avec approche de précision de catégorie II ou III soient prises à l’aide d’une unité de mesure mobile offrant une précision suffisante pour analyser les caractéristiques de chaque feu. »

  3. Les normes figurant à la publication TP 312 stipulent actuellement ce qui suit, même si on a l’intention de réviser cette définition en vue de l’harmoniser avec celle de l’article 10.4.1 de l’annexe 14 de l’OACI.

    « Défaillance d’un feu. Un feu sera considéré comme défaillant lorsque, pour une raison quelconque, l'intensité lumineuse moyenne, déterminée au moyen des angles spécifiés pour le calage en site du faisceau, pour son calage en azimut, et pour son ouverture, devient inférieure à 50 % de l'intensité moyenne spécifiée. »

  4. L’ajout du terme « valeur fonctionnelle » dans l'annexe 14 est important, car ce terme concerne l’équilibre du système. Pour un niveau opérationnel particulier, l’aéroport peut avoir installé des feux dont le rendement dépasse de beaucoup la norme mentionnée. Par exemple, si la norme exige une intensité de 20 cd et que l’intensité des feux d’axe de la voie de circulation installés est de 100 cd, il peut y avoir déséquilibre si les feux sont entretenus uniquement conformément à la norme. Un feu conforme à cet exemple serait remplacé lorsque son rendement serait inférieur à 10 cd (50 % de la norme), même s’il est possible que le rendement des feux adjacents soit de l’ordre de 100 cd. Ainsi, l’indice de luminosité à l’intérieur du système peut être de 10:1 plutôt que de 2:1, comme prévu.

  5. L’évaluation du balisage lumineux doit s’effectuer conformément à la valeur fonctionnelle.

5.4 Spécification photométrique

  1. Les feux aéronautiques à la surface sont normalement présentés au moyen d’un diagramme isocandela comme celui illustré à la figure 3.

     

    Figure 3: Diagramme isocandela des feux d’axe de piste.

  2. Le diagramme isocandela de la figure 3 correspond à l’affichage que voit le pilote, c’est-à-dire, directement dans l’axe du feu. La figure 4 illustre un profil du rendement. Les caractéristiques de mesure importantes sont le faisceau principal ainsi que les courbes de 10 et 5 %.

     

    Figure 4: Faisceau lumineux.

  3. Il est nécessaire de déterminer l’intensité moyenne à l’intérieur du faisceau principal. Pour ce faire, on procède à des mesures sur les nœuds d’une grille, comme l’indique la figure 5. Cette technique s’applique aux feux de piste et d’approche pour lesquels les courbes isocandelas sont des ellipses. Dans le cas des feux d’axes des voies de circulation, les courbes sont rectangulaires, mais le principe est le même.

     

    Figure 5: Points de mesure à l’intérieur du faisceau principal.

  4. L’intensité moyenne est la somme des mesures divisée par le nombre de mesures prises. À la figure 5, il y a 68 points. Ce nombre changera selon les différents feux, car les dimensions de l’ellipse formée par le faisceau principal changeront aussi. Comme la mesure au point inférieur de [0,0] est difficile à obtenir, on peut décaler ce point de + 0,5 degré. Une fois que l’intensité moyenne est déterminée, on vérifie les mesures individuelles par rapport à la moyenne. Les mesures ne doivent pas être inférieures à cette moyenne et elles ne doivent pas être supérieures au triple de cette moyenne. Ces critères visent à assurer l’uniformité du faisceau principal, c’est à-dire qu’il ne devrait pas y avoir de points de haute ou de basse intensité dans cette partie du faisceau.

  5. Dans le cas des ellipses extérieures, les intensités mesurées ne doivent pas être inférieures aux critères indiqués de 10 % et 5 % de la moyenne à l’intérieur du faisceau principal. Les ellipses extérieures servent à garantir la disponibilité d’un signal minimal à l’extérieur du faisceau principal.

5.5 Unités de mesure mobiles

  1. Comme il serait plus long de prendre le nombre de mesures mentionné à la figure 5 en procédant manuellement à une mesure à chaque feu, on a mis au point des unités de mesure mobiles.

  2. Les figures 6 et 7 comportent des exemples d’unités de mesure mobiles.

     


    Source: GSI Inc.

    Figure 6: Montage de photopiles sur véhicule.

     


    Source: TMS Photometrics

    Figure 7: Version remorque.

  3. Les unités de mesure mobiles sont habituellement des véhicules qui transportent un montage de photopiles qui est attaché ou tiré derrière eux sous forme de remorque. Grâce à cette conception, on positionne le montage au-dessus du feu, à une distance fixe du sol, pour qu’effectivement une « coupure » soit pratiquée au travers le faisceau, comme l’illustre la figure 8.

     

    Figure 8: Mesure au travers le faisceau.

  4. Comme le décrit la figure 9, un logiciel convertit ces mesures effectuées pendant le déplacement horizontal en une image du faisceau lumineux utilisable aux fins d’évaluation par rapport à la norme ou à la valeur fonctionnelle, le cas échéant.

     

    Figure 9: Capteurs et image traitée du faisceau lumineux.

  5. Une fois que les renseignements sur les mesures sont disponibles, ils peuvent être présentés sous la forme illustrée à la Figure 10, ce qui permet d’identifier facilement les feux ayant besoin de maintenance.

     

    Figure 10: Graphique des renseignements sur les mesures.

6.0 RÉSUMÉ

  1. Il incombe aux exploitants d’aéroports d’assurer le fonctionnement continu du balisage lumineux d'aérodrome en vertu des exigences, conformément à la partie III du RAC – Aérodromes, aéroports et héliports.

  2. On dispose d’unités mobiles pouvant mesurer rapidement les performances des feux de bord de piste et de voie de circulation ainsi que des feux encastrés sur la chaussée.

7.0 BUREAU RESPONSABLE

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec le bureau régional
pertinent de TCAC, énumérée à l’adresse suivante:

https://tc.canada.ca/fr/services-generaux/regions

Toute proposition de modification au présent document devrait être soumise au moyen du Système de signalement des questions de l’Aviation civile (SSQAC), à l’adresse Internet suivante : https://tc.canada.ca/fr/aviation/aviation-civile/systeme-signalement-questions-aviation-civile-ssqac ou par courriel à : SSQAC_RCN@tc.gc.ca

[original signé par Ron Carter pour]

Jacqueline Booth
La directrice intérimaire,  Normes
Aviation civile
Transports Canada

Les documents et les pages Web internes de Transport Canada mentionnés dans ce document sont disponibles sur demande.