Ex. 12 – Procédures d’urgence/Défaillance

Objectifs

Apprendre à l'élève à :

  • reconnaître une situation d'urgence ou la défaillance d'un système
  • exécuter toutes les procédures conformément au POH

Justification

Lorsqu'il détecte une situation anormale ou dangereuse, le pilote doit évaluer correctement la situation, puis exécuter la procédure appropriée. S'il est impossible de corriger pleinement la défaillance d'un système, le pilote doit envisager une solution de rechange. Cette dernière peut consister à se dérouter vers un aérodrome proche, tout en composant avec la ou les défaillances de systèmes.

Connaissances de base essentielles

Revoir les critères de prise de décisions et les procédures en cas d'urgence.

Expliquer, en fonction de l'avion qui sert à l'entraînement, les procédures appropriées dans les situations suivantes :

  • incendie moteur au sol
  • panne moteur au décollage
  • incendie moteur en vol
  • mise en drapeau de l'hélice
  • arrêt du moteur
  • redémarrage et remise hors drapeau de l'hélice
  • remise des gaz avec un moteur en panne
  • sortie d'urgence du train d'atterrissage
  • atterrissage avec train d'atterrissage rentré
  • volets :
    - sortie d'urgence
    - sortie dissymétrique
  • issues de secours
  • intercommunication de l'alimentation en carburant avec un moteur en panne
  • défaillance du système électrique
  • fumée ou incendie du système électrique
  • porte déverrouillée en vol
  • distance maximale franchissable en vol plané avec tous les moteurs en panne
  • entrée involontaire en vrille et récupération
  • emballement de l'hélice
  • emballement du compensateur électrique
  • incendie au poste de pilotage
  • panne de pressurisation (selon le type d'avion)
  • autres défaillances de système possibles selon le type d'avion.

Conseils à l'intention de l’instructeur

S'assurer que l'élève connaît bien les procédures normales et qu’il ait une bonne maîtrise de l'avion avant d'aborder les exercices portant sur la défaillance de systèmes et les procédures d'urgence.

Il importe que l'élève connaisse bien les dispositions du POH, y compris l'emplacement de toutes les listes de vérifications, des systèmes et des procédures en cas d'urgence. L'instructeur doit s'assurer que l'élève connaît toutes les mesures qu'il faut mémoriser. Une liste de vérifications en cas d’urgence ou un manuel de référence rapide (QRH) situés à portée de main doivent se trouver à bord de l’avion, en plus de la liste de vérifications normale.

L'entraînement aux procédures d'urgence peut être amorcé tôt et se dérouler progressivement plutôt que d'être réservé aux dernières étapes de la formation. Les défaillances liées au train d'atterrissage, aux volets, au système électrique ou à l'alimentation en carburant peuvent faire l'objet d'instruction lors des phases initiales de l'entraînement.

En cas d’urgence nécessitant une intervention immédiate, l’élève doit connaître les étapes de procédure applicables mot pour mot. Si le temps le permet, après avoir exécuté la séquence de vérifications par cœur, le pilote doit consulter la liste de vérifications, pour s’assurer que tous les items de la liste ont été traités. Les actions « vitales » sont toujours exécutées de mémoire. Si la situation d’urgence est critique (incendie, panne de moteur), il ne faut pas passer en revue la liste de vérifications jusqu’à ce que le problème soit résolu. Parcourir une liste de vérifications fournie demande du temps, et il faut savoir que plus elle contient d’éléments secondaires, plus les risques de rater un élément important sont élevés. Par ailleurs, une liste étoffée accapare trop l’attention du pilote, qui en oublie de faire des vérifications extérieures, de balayer des yeux les instruments (IFR), de piloter, etc. Le pilote ne doit pas oublier les réflexes fondamentaux de l’aviateur : piloter, naviguer, communiquer; des réflexes ô combien plus importants que l’énumération fastidieuse d’éléments qui n’ont pas et qui ne devraient pas avoir d’incidence sur le vol dans son ensemble.

La simulation d'une panne moteur au décollage ou à la remise des gaz ne doit se faire qu'à une altitude opérationnelle sécuritaire. On ne devrait pas amorcer la simulation d'une panne moteur à moins de 2000 pieds au-dessus du sol. La règle veut qu’on évite de se retrouver dans une situation inconfortable lorsqu’un élève avec peu d’expérience commet une erreur dont les conséquences sont potentiellement désastreuses. Ne pas oublier que la « main est plus rapide que l’œil ».

Il est recommandé de ne plus effectuer d’arrêt moteur réel aux fins d’entraînement, car cette pratique ne confère pas suffisamment d’avantage au regard des risques accrus que cela représente en matière de sécurité et des dommages qu’elle fait subir au moteur et à la cellule de l’avion. La panne moteur simulée doit se faire à moins de 15 milles d'un site d’atterrissage convenable, ce afin de pouvoir réagir en toute sécurité au cas où un arrêt moteur réel se produirait involontairement, étant donné la possibilité de ne pouvoir redémarrer le moteur. Il faut en outre être prudent par temps chaud lors d'entraînement à partir d'aérodromes situés à haute altitude. Les performances et le plafond pratique avec un seul moteur peuvent être très sensiblement réduits dans de telles conditions.

Simuler l'interruption de décollage à basse vitesse en imaginant des scénarios comme le passage d'un véhicule sur la piste ou une chute de la pression d'huile. Toujours tenir compte de la longueur, de la largeur et de l'état de la surface de la piste avant de procéder à cet exercice. Éviter d'enseigner l'interruption du décollage en ramenant la puissance d'un moteur au régime ralenti. Un tel geste pourrait entraîner de graves difficultés de maîtrise de l'avion en direction. 

Veiller à traiter toutes les procédures en cas d'urgence et les défaillances de système applicables à l’avion utilisé pour l’entraînement avant la fin de l'entraînement. L’examinateur évaluera trois de ces procédures pendant le test en vol menant à la qualification.

Instruction et mise en pratique

Enseigner toutes les procédures en cas d'urgence ou de défaillance des systèmes applicables à l'avion selon le POH/AFM.

Demander à l'élève de lire le POH/AFM et d'autres textes traitant du vol sur multimoteurs; il devrait également voir des vidéos sur ce sujet s’il en existe.

Discuter des urgences avec l'élève en imaginant divers scénarios afin de l'aider à mieux visualiser diverses éventualités.

Alors que l'élève est dans l'avion, exécuter les procédures, en précisant à voix haute chaque élément et en touchant ou déplaçant les diverses commandes.

Questionner l'élève afin de s'assurer qu'il connaît par cœur les points à mémoriser. L'élève doit savoir où sont situés tous les autres éléments qui figurent dans la liste de vérifications d'urgence.

Enseigner les procédures d'urgence en présentant divers scénarios. L'élève peut ainsi plus facilement analyser les problèmes et mieux se préparer à y faire face en conditions réelles. Toujours préconiser l’application de bonnes techniques de prise de décisions.

Veiller à ne pas surcharger l'élève lors de la mise en pratique des scénarios d’urgence. Choisir des scénarios raisonnables et réalistes. Éviter les situations d'urgences multiples; elles seraient source de frustration pour l'élève et fort peu utiles à l'acquisition de connaissances ou de compétences. Aux dernières étapes de la formation, l’instructeur peut incorporer des scénarios d’urgence connexes multiple découlant de la défaillance initiale.